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LIVRE DEUXIÈME.

l’Inde, soit des fleurs rares ou des reliques (çariras), soient subitement leur barque s’engloutir sous les flots.

Après avoir traversé ce fleuve, on arrive au royaume le ta-tcha-chi-lo (Takchaçila)^^1.

À douze ou treize li au nord de cette ville, il y a un stoûpa qui fut bâti par le roi Wou-jeou (Açôka).

En tous temps, il brille d’un éclat divin. Ce fut en cet endroit, que jadis Jou-laï (le Tathâgata), menant la vie d’un Pou-sa (Bôdhisattva), fut roi d’un grand royaume sous le nom de Tchen-ta-lo-po-la-po (Tchandraprabha), et que, désirant ardemment d’obtenir l’intelligence (parvenir à l’état de Bouddha), il fit l’aumône de mille têtes^^2.

À côté de la tour, il y a un Kia-lan (Samghârâma). Fadis, Reou-mo-lo-to (Koumâralabdha), l’un des maîtres le l’école King-pou (des Sâutrântikas), composa dans ce jeu une multitude de Castras.

En partant de là, à une distance de sept cents li au sud-est, on trouve la ville de Seng-ho-pou-lo (Sinhawura).

Lorsqu’on a quitté les frontières septentrionales de Takchaçila, on passe le fleuve Sin-tou (Sindh), et à vingt i au sud-est, on traverse une grande porte en pierre. Ce fut en cet endroit que le prince royal Mo-ho-sa-to (Mahâsattva koumâra râdjd) fit l’aumône de son corps pour apaiser la faim des sept petits d’un tigre.

Dans l’origine, la terre avait été teinte du sang du Prince royal (Koumâra râdjâ). Aujourd’hui, elle est en-

1 Inde du nord.

2 C’est-à-dire les têtes qu’il eut pendant mille existences successives.