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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

l’existence de toutes choses » ; 5° Ta-tchong-pou (les Mahâsam̃ghikas) « ceux de la Grande assemblée ».

Beaucoup de rois de ce pays ont choisi pour résidence la ville de Moung-kie-li (de Mongali ?) qui est riche et fort peuplée.

À quatre ou cinq li à l’est de cette ville, il y a un grand Stoupa où l’on voit éclater une multitude de prodiges. Ce fut là que, jadis, le Bouddha remplit le rôle de Kchânâ-déva « le Déva qui endure la honte », régna sous le nom de Kie-li-ouang (Kalirâdjà) et mutila ses membres.

À deux cent cinquante li au nord-est de la ville, on entre dans une grande montagne et l’on arrive à la source du dragon A-po-lo-lo (Apalâla) ; c’est la source supérieure du fleuve Sou-p’o^^1 (Çoubhavastou) qui coule ta sud-ouest.

Dans ce pays, on éprouve un froid rigoureux, et l’on y voit constamment de la glace pendant le printemps et l’été. Souvent la neige vole en tourbillons mêlés de pluie, brillant de cinq couleurs ; on dirait des nuages de fleurs qui volent dans l’air.

À trente li au sud-ouest de la source du dragon, sur une large pierre de la rive septentrionale du fleuve (Çoubhavastou), on voit les traces des pas du Bouddha, qui paraissent longues ou courtes suivant le degré de la vertu des hommes et de l’énergie de leurs vœux. Jadis, lorsque le Bouddha voulut dompter le dragon A-po-lo-lo (Apalâla), il vint dans cet endroit et ne le quitta qu’après y avoir laissé la trace de ses pas.

1 Je lis ainsi d’après le Si-yu-ki.