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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

creuser la terre ; tout se passa avec calme et sans accidents.

À la profondeur de sept à huit pieds, on trouva un vase en cuivre qui contenait plusieurs centaines de livres d’or, et plusieurs dizaines d’escarboucles. Tous les assistants furent transportés de joie, et reconnurent avec admiration la supériorité de Hiouen-thsang. Le Maître de la loi passa, dans ce couvent, la retraite d’été.

Le roi de ce pays faisait peu de cas des sciences et n’estimait que le grand Véhicule (Mahâyâna). Mais, comme il prenait plaisir à assister aux discussions et aux conférences, il décida, non sans peine, Hiouen-thsang et le religieux Hoeï-sing (Pradjñâkara) à assister à une assemblée de la Loi dans un couvent du Grand Véhicule.

Là vivaient Mo-nou-jo-’kiu’-che (Manôdjña ghôcha), religieux du grand Véhicule, A-li-ye-fa-mo (Âryavarma), de l’école des Sa-p’o-to (des Sarvâstivâdas), et K’ieou-na-po-to (Gouṇabhadra), de l’école des Mi-cha-se (des Mahîçâsakas). C’étaient, tous trois, les coryphées de ce couvent ; mais leur savoir n’était pas universel, et chacun d’eux ne possédait que certaines parties de la doctrine. Quoiqu’ils excellassent quelquefois sur un point, cette sorte de supériorité était fort bornée. Hiouen-thsang, au contraire, avait étudié complètement tous les systèmes, et quelles que fussent les questions qu’on venait lui adresser, il répondait à chacun d’après les principes de son école ; de sorte que tous les docteurs finirent par s’incliner devant son savoir.