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LIVRE DEUXIÈME.

(de ce lac) dans la direction du nord-ouest, et, après avoir fait environ cinq cent li, il arriva à la ville de Souche. Il rencontra Che-hoa, le Khan des Turcs, qui était alors occupé à chasser. Les chevaux de ces barbares étaient extrêmement nombreux. Le Khan portait un manteau de satin vert et laissait voir toute sa chevelure ; seulement, son front était ceint d’une bande de soie, longue de dix pieds, qui faisait plusieurs tours et retombait par derrière. Il était entouré d’environ deux cents officiers, vêtus de manteaux de brocart, et ayant tous les cheveux nattés. Le reste des troupes se composait de cavaliers montés sur des chameaux ou des chevaux, vêtus de fourrures et de tissus de laine fine, et portant de longues lances, des bannières et des arcs droits. Leur multitude s’étendait tellement loin, que l’œil n’en pouvait découvrir la fin.

Aussitôt que le Khan eût vu Hiouan-thsang devant lui, il fut ravi de joie : « Maître, lui dit-il, veuillez demeurer avec moi pendant quelque temps ; je reviendrai sans faute dans deux ou trois jours. En attendant, vous vous dirigerez vers ma résidence sous la conduite de Ta-mo-tchi, l’un de mes grands officiers, que je vais charger de vous servir de guide et de vous y installer commodément. »

Trois jours après qu’il fût arrivé à la résidence royale » le Khan se trouva en effet de retour. Il prit par la main le Maître de la loi et le fit entrer.

Le Khan habitait une grande tente qui était ornée de fleurs d’or, dont l’éclat éblouissait les yeux. Les Ta-kouan (officiers introducteurs) avaient fait étendre sur le devant