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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

(du nord), il remplit les fonctions de Po-sse au collége impérial , et on lui assigna pour revenu les impôts de la ville de Tcheou-nân ; ses fils et ses neveux lui durent leur fortune. Il était né dans le district de Keou-chi. Hoeï, père de Hiouen-thsang, se distinguait par l'éclat de ses talents, la pureté de ses mœurs et la noblesse de son caractère. Il acquit de bonne heure l'intelligence des livres canoniques. Il était d’une taille élevée, ses sourcils étaient gracieux et ses yeux brillants. Il aimait à porter des vêtements amples et une large ceinture qui lui donnaient l’air et l’extérieur d’un lettré. Doué d’un naturel vertueux, il était simple et modeste, et ne cherchait ni les honneurs ni les emplois. Voyant la décadence de la dynastie des Souï, il s’enfonça dans l’étude des textes antiques. Plusieurs fonctions importantes lui ayant été offertes, il les refusa sous prétexte de santé et ne sortit point de sa retraite. Ceux qui le connaissaient ne purent s’empêcher de l’admirer.

Il eut quatre fils, dont le plus jeune était le Maître de la loi (Hiouen-thsang). Celui-ci, dès son enfance, était grave comme une personne qui porte une tablette de jade, et montrait une intelligence extraordinaire.

A l’âge de huit ans, un jour que son père, assis près de son banc, lui lisait le Hiao-king (le livre de la piété filiale), et était arrivé à l’endroit où Tseng-tseu quitte la natte (c’est-à-dire se lève devant Confucius), il arrangea le devant de son vêtement et se leva. Son père lui en ayant demandé la cause, il répondit : « Quand Tseng-tseu eut entendu les ordres (c’est-à-dire les in-