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que je n’avais trouvé aucune de mes compagnes avec qui je pusse former une liaison étroite, et dont les idées, les sentiments correspondissent avec les miens. C’étaient presque toutes des créatures viles, sans délicatesse comme sans génie, et dont l’état était le moindre reproche qu’on pût leur faire. Leurs discours étaient sans sel comme sans raison, leurs propos bêtement licencieux et grossièrement obscènes. J’ai toujours cru qu’une idée libertine ne pouvait plaire qu’autant qu’elle était légèrement gazée par une expression ingénieuse et une tournure piquante. Ces femmes ne connaissaient que les plaisirs des sens, l’amour n’était chez elles qu’une passion secondaire subordonnée à l’intérêt. Enfin elles ignoraient ce que je ne craindrai point d’appeler la philosophie de la volupté.


Julie philosophe, vignette fin de chapitre
Julie philosophe, vignette fin de chapitre