lorsque Darmancourt vint me faire la
proposition de solliciter le ministre.
J’eusse insisté dans mes refus, si ma
mère, dont j’ai déjà peint la tendre commisération
pour le coupable, ne m’eût
enjoint expressément de suivre les conseils
de Darmancourt. Mais, dis-je à ce
dernier, pour défendre la cause d’un
accusé, il faut être en état de donner
des instructions, de pallier ses torts, de
répondre en un mot aux objections,
et je suis loin d’avoir ce talent… Vous
êtes belle, vous êtes jeune et sensible,
voilà ce qui suffit, me répondait-on.
Enfin Darmancourt me persuada. Attribuons
à un sentiment d’humanité ce qui
ne fut peut être que faiblesse de ma
part. Jamais je ne sus résister à la persévérance
des sollicitations.
On m’habilla de la manière la plus simple et la plus voluptueuse. Je me présentai à l’audience du Ministre. La sagacité d’un valet-de-chambre me retira bientôt de la foule. Il me fit passer dans un appartement séparé. Au bout d’un