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de me jeter entr’eux deux ; ma mère, de son côté, sous prétexte de séparer les combattants, houspillait de la bonne sorte son très honnête époux, quand M. Fargès arriva.

Cette visite inattendue rallentit un peu la fureur des combattants ; mais comme il était impossible de garder le silence sur un pugilat dont le Docteur, à mon grand regret, avait été le témoin, je fis un conte sur les motifs de la querelle, et leur donnant une plus honnête origine, j’arrangeai de mon mieux le récit de cette scène grossière. Le Docteur, quoiqu’il ne parût pas pleinement convaincu de la vérité de ce récit, fit tomber la conversation sur un autre sujet. Et ma mère, toujours fortement attachée aux principes qu’elle avait développés et qui avaient amené la dispute, congédia mon père, emmena son cher Gilet dans une autre pièce et nous laissa seuls avec mon amant.

Tout ce que je vois, belle Julie, me dit Fargès, quand tout le monde fut