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mon époux est tendre et empressé ; de mon côté, je ne néglige rien pour mériter sa tendresse ; si j’ai donné dans des écarts, si j’ai eu des faiblesses, je suis assurée de n’en plus avoir ; l’expérience a eu cela d’utile pour moi, qu’elle m’a suffisamment éclairée sur les hommes et sur les choses, et qu’elle m’a mis en garde contre le danger. Je puis répondre de moi-même, parce que j’adore mon mari, et que je sais apprécier à sa juste valeur tout ce qui tend à faire tomber une femme dans le piège. Aussi ne craindrai-je pas d’avancer que la plus fidèle des femmes est assez ordinairement celle qui a eu le plus de reproches à se faire.

Jérôme est bon fils, bon époux, bon citoyen, il sera bon père ; son cœur est pur, son âme franche et généreuse ; il a le jugement sain et beaucoup d’intelligence ; c’est un fond fertile que je vais m’occuper à cultiver. Polir son esprit, lui donner des connaissances et lui plaire en tout, voilà quelle sera