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tendres consolations d’adoucir ses maux ; cependant tous les secours de l’art furent inutiles, le mal empira, et après les plus grandes souffrances supportées avec une fermeté héroïque, le Chevalier expira dans mes bras. Ses dernières paroles furent qu’il ne regrettait que moi au monde, et que son seul désir eût été de pouvoir, avant de mourir, expier ses erreurs, et me prouver qu’il était devenu aussi bon patriote qu’il avait été aristocrate outré.

Les fatigues que j’avais essuyées pendant le cours de la maladie du Chevalier avaient tellement altéré ma santé, le coup que me porta sa mort me causa une telle révolution, qu’une heure après qu’il eût rendu le dernier soupir, je me sentis très mal ; on fut obligé de me mettre au lit ; bientôt la fièvre me prit et une maladie caractérisée se déclara ; comme c’était la première que j’avais eue de ma vie, elle ne pouvait manquer d’être grave. Au bout de huit jours j’étais à l’extrémité ; mais l’habileté des