jours à Metz, nous prîmes la route de
Paris : nous étions déjà parvenus heureusement
jusqu’à Meaux en Brie, et
nous faisions diligence pour arriver
dans la Capitale avant la nuit, lorsqu’à
un endroit où le chemin formait un
angle, le postillon qui était pris de vin,
ayant tourné trop court, la voiture perdit
l’équilibre et fut renversée dans un
fossé assez profond qui bordait la route ;
on peut juger de l’effroi que me causa
cette chute ; cependant par le plus grand
bonheur, j’en fus quitte pour une légère
contusion ; mais il n’en fut pas de même
du Chevalier, un violent contre-coup
qu’il reçut à la tête y fit une profonde
ouverture, et il resta sans sentiment.
Nos domestiques coururent aussitôt
chercher du secours ; on nous transporta
dans une ferme voisine, et on nous mit
chacun dans un lit jusqu’à l’arrivée de
deux Chirurgiens qu’on fit appeler. Je
fus bientôt assez remise de mon effroi
pour ne plus m’intéresser qu’à l’état du
Chevalier. On eut beaucoup de peine à
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