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bonne opinion que Darmancourt avait du Jacobin, et très heureusement pour moi que la persuasion où il était de sa vertu vînt un peu à mon aide et fût assez éloquente pour faire taire enfin les sarcasmes du voisinage.

Je repris mes exercices ordinaires. Lecture, peinture, prières et soupirs faisaient mon occupation, quand Darmancourt qui me voyait maigrir à vue d’œil, et pensant qu’il me fallait un mari, alla à mon insu aux enquêtes. Effectivement il trouva un homme qui, selon lui, me convenait parfaitement, mais comme il avait si mal réussi dans le choix d’un Directeur, il ne voulut pas qu’il fût dit qu’il me donnait un mari de sa main. Ce jeune homme était médecin et m’avait vue quelquefois à l’Église ; il l’engagea à m’y voir encore, à s’approcher de moi, et comme il était facile d’avoir accès auprès de mes parents, à s’introduire chez eux. Il n’était pas très difficile à un homme un peu délié d’en imposer à ma mère, et de lui faire naître