habitait : Ma bonne, lui répondis-je, si
vous êtes réellement ici à mes ordres,
je ne vous dissimulerai pas que vous
m’obligerez beaucoup de me faire sortir
de cette vilaine demeure qui me déplaît
d’autant plus que c’est la force qui m’y
a conduite. La vieille me répondit que
cela n’était point en son pouvoir, et
qu’elle n’était point la maîtresse céans,
qu’au reste je pouvais être tranquille,
qu’il ne me serait fait, à coup sûr, aucun
mal. Alors, sans attendre ma réplique,
elle commença à me parler de celui qui
m’avait fait conduire dans ce château, et
à employer les raisons les plus persuasives
pour m’engager à condescendre à
ses désirs. Je riais en moi-même des
discours de la vieille ; elle me parlait
comme si j’eusse été une jeune vestale,
qui eût encore toute son innocence et sa
candeur primitive ; cependant comme
elle continuait ses bavardages avec une
volubilité excessive, je m’impatientai :
Eh F… ! laissez-moi, lui dis-je ; je sais
tout cela mieux que vous : me prenez-
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