Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/477

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 467 —


habitait : Ma bonne, lui répondis-je, si vous êtes réellement ici à mes ordres, je ne vous dissimulerai pas que vous m’obligerez beaucoup de me faire sortir de cette vilaine demeure qui me déplaît d’autant plus que c’est la force qui m’y a conduite. La vieille me répondit que cela n’était point en son pouvoir, et qu’elle n’était point la maîtresse céans, qu’au reste je pouvais être tranquille, qu’il ne me serait fait, à coup sûr, aucun mal. Alors, sans attendre ma réplique, elle commença à me parler de celui qui m’avait fait conduire dans ce château, et à employer les raisons les plus persuasives pour m’engager à condescendre à ses désirs. Je riais en moi-même des discours de la vieille ; elle me parlait comme si j’eusse été une jeune vestale, qui eût encore toute son innocence et sa candeur primitive ; cependant comme elle continuait ses bavardages avec une volubilité excessive, je m’impatientai : Eh F… ! laissez-moi, lui dis-je ; je sais tout cela mieux que vous : me prenez-