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s’en mêlait aussi, car je ne me fusse jamais imaginée qu’à mon âge, et après l’expérience que j’avais acquise, j’eusse pu devenir l’objet d’un enlèvement effectué avec tant de violence et de précautions.

Après environ deux heures de marche à travers le bois, nous arrivâmes dans une petite plaine bornée par une montagne au pied de laquelle j’aperçus un vieux château. Mes ravisseurs en prirent le chemin ; parvenus dans l’intérieur de cet antique bâtiment, dont la vue me fit tressaillir, ils me descendirent de cheval et me conduisirent dans une chambre située au donjon, où ils me laissèrent après en avoir soigneusement fermé la porte.

Lorsque je fus un peu remise de ma frayeur, je commençai à réfléchir à cette bizarre aventure ; les suites ne m’en parurent pas si à craindre qu’elles auraient pu le paraître à une jeune personne timide et innocente ; heureusement j’étais aguerrie et je n’avais