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ché ; c’est sans doute le plus bel éloge qu’on puisse faire d’elles.

Je continuai ma route par les Ardennes, et après un jour et demi de marche, j’arrivai à Spa. J’étais depuis longtemps curieuse de voir ce superbe village, le rendez-vous des malades, des désœuvrés et des joueurs de l’Europe. Quoique ce fût le temps de la saison, je n’y trouvai que très peu de monde, les troubles de Liège et du Brabant en avaient éloigné les étrangers ; comme je n’étais ni malade ni joueuse, je ne fis pas un long séjour dans cet endroit ; je résolus de me rendre à Aix-la-Chapelle, ayant appris que la saison y était des plus brillantes. Avant de partir, je repris les habits de mon sexe ; je me fis faire une nouvelle garde-robe, et je pris à mon service une jeune fille de Bruxelles qui m’avait été recommandée par le maître de l’auberge où j’étais descendue. Quoique la défaite des patriotes m’eût coûté tous mes bagages, cette perte était peu de chose en comparaison de ce qui me