comme toi. — À ma vue et à ces paroles,
le Comte resta immobile d’étonnement
et d’effroi. — Sans doute, me dit-il d’une
voix tremblante, vous ne voudriez pas
m’assassiner : j’ai eu, j’en conviens, des
torts avec vous, mais je suis prêt à les
réparer, et… — Comment les répareras-tu, ces torts,
interrompis-je avec fureur ?
Feras-tu renaître les deux victimes de
ta scélératesse ? Si je te ressemblais, je
te punirais en traître comme tu le
mérites, et en cela je ne ferais que t’imiter,
mais je m’égalerais alors à toi, et de
tels moyens sont indignes de celui que
dans ton arrogance aveugle tu osais
mépriser. Descends de cheval et songe
à défendre ta vie.
Le Comte voyant qu’il n’y avait pas à reculer, mit pied à terre, tandis que j’en faisais autant de mon côté, en le tenant toujours en respect avec le pistolet, et le menaçant de le tuer au moindre mouvement qu’il ferait pour fuir. J’avais apporté deux épées ; je lui en remis une, et nous commençâmes un combat qui