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l’auteur de cette catastrophe ; je ne crus pas devoir changer ces soupçons en certitude, je le jugeai d’autant plus inutile, que ce n’était pas par la voie de la justice que je voulais me venger de cet indigne militaire : j’avais cru le trouver à sa garnison, mais j’appris qu’il était parti pour Paris aussitôt après le triste événement que je viens de vous rapporter. Dès que j’eus arrangé mes affaires, je pris la poste et me rendis dans cette capitale ; je m’informai de la demeure du Comte, des sociétés et des endroits qu’il fréquentait. J’appris qu’il allait souvent se promener seul à cheval au bois de Boulogne ; je le fis épier, et un jour qu’il sortait pour cette promenade, je le suivis aussi à cheval ; lorsqu’il fut arrivé dans un endroit écarté, je doublai le pas et je le joignis. — Me reconnais-tu, scélérat ! lui dis-je en lui présentant le bout d’un pistolet : je viens venger la mort d’un ami, celle d’une maîtresse dont tu m’as rendu le meurtrier, et purger la terre d’un monstre