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m’étais égarée ; je lui en fis le récit et lui appris l’échec que les patriotes Brabançons venaient d’essuyer. En m’entendant. l’ermite joignait les mains : hélas ! dit-il lorsque j’eus fini, quand le fléau de la guerre cessera-t-il de s’appesantir sur cette vallée de misère ! Quand les hommes cesseront-ils d’être le jouet d’eux-mêmes ? N’ont-ils pas déjà assez d’ennemis à combattre dans leur faiblesse, sans aller rompre les liens de la fraternité qui devrait constamment les unir, et employer pour se nuire les ressources du génie humain dont ils ne devraient faire usage que pour leur bonheur réciproque ? Je bénis le ciel de n’être plus dans leur société, et de n’être pas obligé de prendre part à toutes ces querelles qui déshonorent l’humanité. Sans doute le sujet qui a mis les armes à la main des Brabançons est bien différent de ceux qui portent ordinairement les souverains à se faire la guerre, mais on n’en doit pas moins gémir sur les malheurs et l’effusion du sang humain