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boisson limpide et fraîche. Mon hôte alla aussitôt puiser de cette eau et il me l’apporta : Buvez, me dit-il, l’eau fraîche est la boisson la plus propre à apaiser la soif, et cela seul prouve que c’est celle qui nous a été destinée par la nature. — Je vidai avec un plaisir infini la cruche ; cette eau me parut un nectar : si nous attendions que la nature nous avertisse de nos besoins ; si nous ne la forcions point par des goûts outrés et dépravés, nous jouirions toujours d’une santé parfaite ; les aliments les plus simples seraient ceux qui nous plairaient davantage, et nous ne serions point forcés de recourir à l’adresse des cuisiniers pour ranimer un goût blasé par des excès ou par la variété et la force des nourritures et des boissons.

Lorsque j’eus étanché ma soif, l’ermite me conduisit dans l’intérieur de son ermitage ; toutes les aisances qui peuvent rendre la vie solitaire agréable s’y trouvaient réunies, sans cependant contredire le vœu de pauvreté que font