disparaissent devant cette voix de la
nature qui nous crie : veille à tes jours.
Aussi la terreur qui s’empara tout à coup
de moi, domina bientôt seule dans mon
cœur ; oubliant et mon amant, et les
patriotes, et tout ce qui m’environnait,
je ne songeai qu’à me mettre en sûreté.
Je montai aussitôt sur un cheval de
main, et sans m’embarrasser de mes
bagages, je piquai des deux et je suivis
les fuyards : j’étais si troublée qu’à peine
voyais-je les objets devant moi ; à
chaque instant il me semblait que quelque
hussard Autrichien était à mes
trousses et brandissait son sabre sur ma
tête. J’avais fait près d’une lieue et je
commençais à me rassurer, lorsque
j’aperçus un soldat que je reconnus
pour être de la compagnie de mon
amant ; j’allai à lui et lui demandai ce
qu’était devenu van Dick ; le soldat me
répondit qu’il avait reçu un coup de feu
à ses côtés, dont il était expiré sur le
champ. — En entendant ces mots, je
faillis tomber à la renverse ; un nuage
Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/422
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 412 —