Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/422

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 412 —


disparaissent devant cette voix de la nature qui nous crie : veille à tes jours. Aussi la terreur qui s’empara tout à coup de moi, domina bientôt seule dans mon cœur ; oubliant et mon amant, et les patriotes, et tout ce qui m’environnait, je ne songeai qu’à me mettre en sûreté. Je montai aussitôt sur un cheval de main, et sans m’embarrasser de mes bagages, je piquai des deux et je suivis les fuyards : j’étais si troublée qu’à peine voyais-je les objets devant moi ; à chaque instant il me semblait que quelque hussard Autrichien était à mes trousses et brandissait son sabre sur ma tête. J’avais fait près d’une lieue et je commençais à me rassurer, lorsque j’aperçus un soldat que je reconnus pour être de la compagnie de mon amant ; j’allai à lui et lui demandai ce qu’était devenu van Dick ; le soldat me répondit qu’il avait reçu un coup de feu à ses côtés, dont il était expiré sur le champ. — En entendant ces mots, je faillis tomber à la renverse ; un nuage