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au climat, la balance sera plus aisée à maintenir, enfin on ne verra plus de ces guerres qui faisaient passer subitement de vastes États d’une domination sous une autre ; les empires ne se détruiront plus que par leur propre corruption.

Grâce encore, cher lecteur, pour cette digression qui m’a emporté loin de mon sujet ; mais quand est-on plus fondé à réfléchir, que lorsqu’on a sous les yeux le spectacle le plus complet de la folie humaine, de cette frénésie affreuse qui porte les hommes à s’entre-détruire pour des sujets souvent si futiles. Tandis que mon amant combattait, j’étais sur une hauteur à l’entrée du village, tremblante pour ses jours, et attendant avec impatience l’issue du combat ; mes craintes redoublèrent lorsque j’appris que les troupes patriotiques pliaient, et bientôt les fuyards qui arrivèrent de toutes parts, me convainquirent que l’armée était entièrement en déroute. Le premier sentiment de l’homme est celui de sa propre conservation, tous les autres