Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/417

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 407 —


se serviront de la voie du ciel pour affermir leur tyrannie. Les divisions qui ont déjà eu lieu, et les coups d’autorité qui ont été frappés, ne prouvent que trop leurs abominables desseins.

Telles étaient mes réflexions ; elles ne m’empêchaient pas de faire des vœux ardents pour le succès de l’armée patriotique, d’une armée sous les étendards de laquelle mon amant combattait ; j’en faisais surtout pour ses jours ; je craignais que son ardeur belliqueuse ne l’emportât au-delà du terme que la prudence prescrit à la valeur, et que la victoire même ne lui fût funeste.

J’eus bientôt de nouveaux sujets d’appréhension : différents mouvements des Autrichiens en occasionnèrent de semblables de la part des patriotes ; on se rapprocha insensiblement, et enfin on en vint aux mains. Je n’entrerai point dans les détails de cette action sanglante qui eut lieu près de Marche en Famène, et dans laquelle les patriotes, contre mon attente, et malgré toute leur valeur,