chose de neuf et de singulier qui me
plut. — Si vous m’aimez réellement,
dis-je à van Dick, si vous êtes assuré de
la sincérité de ma tendresse, il est un
moyen d’accorder votre inclination avec
vos devoirs. — Et quel est-il, interrompit
mon amant avec vivacité ? —
C’est de me permettre de vous accompagner
à l’armée. Je suis prête à vous
suivre dans cette carrière pénible, et
même, s’il le faut, à affronter avec vous
les plus grands dangers ; mais comme
dans de pareilles circonstances, un
guerrier qui s’occuperait d’amour annoncerait
en apparence une âme pusillanime,
qu’enfin vous ne pourriez
convenablement avoir une femme à
votre suite, je me déguiserai en homme,
et vous me ferez passer pour votre
domestique, ou, si vous l’aimez mieux,
pour un de vos amis. De cette manière,
nous ne serons point séparés, et en
moissonnant des lauriers, vous pourrez
aussi ne point négliger les myrtes de
l’amour.
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