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que s’il n’éteignit pas entièrement la bougie, il éteignit du moins son ardeur amoureuse ; il se releva, se remit dans un état de décence, et après un court entretien il me quitta.

Lecteur ! permets-moi ici une réflexion ; quoique d’un genre un peu révoltant, elle est neuve, et le nouveau, quel qu’il soit, plaît toujours : c’est une chose assez singulière que la nature ait placé le foyer de l’amour presque contigu à l’orifice par où elle rejette la partie la plus grossière de la substance qui sert à entretenir les ressorts de la vie, et que ce même foyer serve encore à l’éjection d’un autre résidu assez désagréable, mais qui l’est cependant beaucoup moins que le premier. Les idées amoureuses se mêlent assez difficilement avec celle de ces deux écoulements ; elle leur est même souvent contraire et tend à les dissiper. Une femme a sans doute besoin d’une grande propreté pour les bannir ou pour les empêcher de naître ; je ne craindrai pas de dire que sans celle-ci la beauté même