Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/368

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 358 —


Pays-Bas, et comment j’avais été arrêtée par les Autrichiens, et emprisonnée après qu’on m’eut enlevé les dépêches dont le Comte de Mirabeau m’avait chargée pour lui. M. Vander Noot me fit le meilleur accueil ; il me témoigna combien il était sensible au malheur que j’avais éprouvé, ensuite il me fit différentes questions sur le Comte et sur les affaires de France ; la manière dont je lui répondis parut le satisfaire complètement. Après une assez longue conversation, il m’invita à dîner le lendemain : lorsque je pris congé de lui, il me remit une bourse, et me dit de vouloir bien l’accepter comme un faible dédommagement de mes frais de voyage et des désagréments que j’avais essuyés ; en achevant ces mots, il me serra la main et me jeta un coup-d’œil qui me donna à penser que les affaires de l’État n’occupaient pas son premier Ministre au point qu’il fût entièrement insensible à l’attrait d’un minois passablement joli. En effet, quoique je ne fusse plus de la