Pays-Bas, et comment j’avais été arrêtée
par les Autrichiens, et emprisonnée
après qu’on m’eut enlevé les dépêches
dont le Comte de Mirabeau m’avait chargée
pour lui. M. Vander Noot me fit
le meilleur accueil ; il me témoigna
combien il était sensible au malheur
que j’avais éprouvé, ensuite il me fit
différentes questions sur le Comte et sur
les affaires de France ; la manière dont
je lui répondis parut le satisfaire complètement.
Après une assez longue
conversation, il m’invita à dîner le lendemain :
lorsque je pris congé de lui, il
me remit une bourse, et me dit de
vouloir bien l’accepter comme un faible
dédommagement de mes frais de voyage
et des désagréments que j’avais essuyés ;
en achevant ces mots, il me serra la
main et me jeta un coup-d’œil qui me
donna à penser que les affaires de l’État
n’occupaient pas son premier Ministre
au point qu’il fût entièrement insensible
à l’attrait d’un minois passablement joli.
En effet, quoique je ne fusse plus de la
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