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disait-il, à la suite des troupes. En effet, celui-ci ne tarda pas à paraître avec son État-major : l’Officier alla à lui et lui dit quelques mots, après lesquels le Général s’approcha de ma chaise d’où j’étais descendue ; il me dit que les circonstances lui imposaient le devoir de faire visiter ma voiture et de me demander à voir mes papiers ; quoique le ton dont me parla le Général fût des plus honnêtes, je vis bien cependant que je ne parviendrais pas à le satisfaire par des paroles, et qu’un refus ne ferait qu’augmenter ses soupçons sans me tirer de l’embarras où je me trouvais. Je pris donc le parti de remettre de bonne grâce les dépêches dont j’étais chargée ; je les tirai de mon portefeuille : Voilà, dis-je, en les présentant au Général, des lettres qu’on m’a prié de remettre à leur adresse, j’en ignore absolument le contenu ; vous savez trop, Monsieur, qu’une femme ne se mêle point d’intrigues politiques, et que la paix est son élément. Le Général, en jetant les yeux