patrie à votre bien-être personnel, à
votre gloire même. Je remarquai que le
Comte était dominé par une forte ambition,
que le désir de faire parler de lui,
de se faire une grande réputation était
le premier mobile de toutes ses paroles,
de toutes ses démarches, et que l’intérêt
surtout y entrait pour beaucoup. Le
Comte avait toujours visé au ministère,
et tout en écrivant contre le Gouvernement,
il n’avait rien négligé pour y parvenir ;
ses efforts avaient été inutiles. En
se rendant le champion du parti démocratique,
dans l’Assemblée nationale, il
crut embrasser un nouveau moyen pour
atteindre ce but, et peut-être y eût-il
réussi si le décret des États-généraux,
qui portait qu’aucun membre de l’Assemblée
ne pourrait devenir Ministre, n’eût
entièrement détruit ses espérances. Ce
fut au milieu du vif regret que lui causa
ce défaut de succès, qu’il porta ses vues
d’un autre côté, et qu’il se rendit un des
plus zélés partisans de ce personnage
dont j’ai parlé plus haut, qui osa s’ap-
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