doute la raison en est naturelle : les
grands caractères sont tous doués d’une
sensibilité exquise ; cette sensibilité
s’étend sur tous les points où elle peut
s’appliquer, et l’amour est un de ceux
sur lesquels elle se déploie avec le plus
de complaisance et d’attrait. Leur âme
remplie d’une énergie extraordinaire,
ne sent rien faiblement, et comme leurs
vues sublimes, leurs vastes conceptions
les distinguent des autres hommes, de
même leurs tendresses sont extrêmes,
et ils ne connaissent point de bornes
dans leurs amoureux écarts. Ils aiment
tout vivement, la gloire et les femmes,
et en unissant les myrtes aux lauriers,
ils courent d’un élan également rapide
au bonheur et à l’immortalité.
Le Comte de Mirabeau, à qui on ne peut refuser un grand caractère, une âme d’une trempe forte et du génie, offre un nouvel exemple de ce faible, ou plutôt de cette vertu des grands hommes. Son goût pour les femmes est connu, et on sait les écarts dans lesquels ce goût