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précepte ; il faut voir, éprouver, pour bien juger, pour bien sentir ; c’est la vue des maux dont l’humanité est sans cesse affligée, qui nous fait apprécier les choses de ce monde à leur juste valeur ; c’est par la douleur et l’effroi que nous devenons meilleurs, et le tableau de la mort est, selon moi, ce qui nous apprend le mieux à vivre. Philosophes, moralistes, qui voulez corriger un jeune homme livré à ses passions, en proie à la vanité, à l’ambition, conduisez-le devant un de ses semblables qui vient d’expirer et dites-lui : Voilà l’homme. Ce spectacle, ce seul mot fera plus que tous les discours et toutes les représentations possibles.

Je regrettai sincèrement M. Larcher ; mon attachement pour lui, sans être précisément de l’amour, n’en était que plus solide. Cet honnête Chirurgien en était réellement bien digne : ami sincère, amant tendre, citoyen utile, patriote zélé, artiste habile, il réunissait toutes les qualités, toutes les vertus qui peuvent

  
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