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des perquisitions pour retrouver ma voiture et mes effets, et que si elles étaient infructueuses, on ne m’accordât une indemnité.

Mon esprit s’attacha avec plaisir à cette idée que me suggérait le Chirurgien, et je crus qu’en effet une démarche près de la Municipalité pourrait ne pas être inutile. Deux jours après ma résurrection, mon libérateur me procura des habits de mon sexe, et je me rendis avec lui chez cet homme respectable autant par ses vertus que par ses talents, que la voix générale avait élevé à la dignité de Maire ; je lui fis un récit circonstancié de tout ce qui m’était arrivé, et lui exposai la perte que j’avais faite ; il me témoigna, avec cette sensibilité qui le caractérise, combien il prenait part au malheur qui m’était arrivé, et me félicita en même temps de ce que j’étais si heureusement échappée à la mort ; il me dit que les lettres dont j’avais été porteur, lui avaient été effectivement remises, et que comme elles ne contenaient