moins la vie ? Je ne chercherai point à
résoudre cette grande question ; c’est à
mon avis une de celles dont la solution
est au dessus de la portée de l’esprit
humain, et c’est une folie comme un
travail inutile de s’en occuper ; sachons
jouir de la vie, et ne nous creusons point
la tête à vouloir analyser ses principes,
disséquer pour ainsi dire notre nature,
et deviner ce que c’est que cette faculté
sensitive, pensante, que nous appelons
âme : une pareille découverte est,
selon moi la pierre philosophale en
morale.
La douleur n’est sans doute que l’impression du physique sur le moral, le sentiment de l’affection pénible que le premier éprouve. Or, lorsque le moral n’existe pour ainsi dire plus, qu’il n’est plus capable de sentir cette réaction, l’homme ne peut plus éprouver la douleur ; il faut exister pour sentir, il faut sentir pour être douloureusement affecté. Du moment donc où mon âme fut absorbée par la foule de senti-