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m’avaient tant effrayée recommencèrent, et la foule augmenta au point que mon escorte ne put plus avancer. Une femme, que je reconnus pour une poissarde, étant montée sur le devant de ma chaise, me somma de lui dire ce que je savais sur les complots des ennemis de la patrie. J’étais glacée de surprise et d’effroi ; cependant j’allais répondre et déclarer mon sexe, lorsque le paysan auquel on avait remis mon portefeuille, et qui avait été présent à mon interrogatoire, dit que je devais sans doute en savoir beaucoup, puisque l’on m’avait trouvé des lettres pour différents aristocrates. En même temps un homme qui était près de la poissarde, s’écria : Eh parbleu, voilà une chaise qui a appartenu à ce coquin de Calonne ; voilà son chiffre, je le reconnais, et ce b..... là est un de ses émissaires : est-il besoin d’autres preuves ? Aussitôt mille voix s’écrièrent : à la lanterne, à la lanterne ! Au même instant, et malgré les efforts de l’escorte pour me sauver, mille bras