laquais chargés de dorure, bien tournés
et bien impertinents, la générosité de
mon amant allait même au-delà de mes
désirs. Mais si M. de Calonne était
aimable, généreux, il avait un défaut
assez commun aux Français, et surtout
aux gens de cour ; il était léger et inconstant ;
je ne tardai pas à m’en apercevoir ;
ses visites devinrent moins fréquentes,
ses caresses moins vives ; il
paraissait s’ennuyer en ma présence, et
si ma conversation l’amusait encore,
mes charmes ne faisaient plus sur lui la
même impression, ils ne lui inspiraient
plus que quelques velléités. Une femme
qui ne plaît plus que par l’esprit à son
amant, cesse bientôt entièrement de lui
plaire, j’en fis l’épreuve : la froideur
de M. de Calonne ne faisait qu’augmenter
de jour en jour ; j’appris qu’il avait
d’autres connaissances ; comme je ne lui
étais point attachée par amour, je fus
moins sensible que j’aurais pu l’être à
son indifférence ; cependant je lui en
fis un jour quelques légers reproches :
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