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compliqués, si opposés dans leur direction, où la foule des abus et des préjugés ont pour ainsi dire acquis la sanction du temps ! Je ne parlerai point de l’opposition de ceux qui sont intéressés à maintenir les choses dans l’état où elles sont, des menées sourdes, des intrigues secrètes pour vous faire échouer, pour vous rendre suspect et odieux. Croyez-moi, Julie, jamais un seul homme ne parviendra à réformer la France ; l’hydre des abus est comme l’arche d’alliance, personne ne peut y porter la main impunément.

Après être convenue avec M. de Calonne de la difficulté d’administrer un royaume comme la France, je pris la défense de M. Necker, mais adroitement et sans heurter de front l’ex-Ministre ; je tentai de lui prouver que cet Administrateur était réellement ce qu’il paraissait être, c’est-à-dire désintéressé, rempli de bonnes vues, et surtout honnête homme, que la probité et le désintéressement étant si nécessaires