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la fleur du libertinage ; ses propos spirituellement libres excitent presqu’autant la volupté que ses gestes, dont l’agréable variété prouve qu’il est parfaitement versé dans le code de Cythère. Je ne parlerai point de sa paillardise, elle est connue de toute la France : cet aimable peintre femelle dont tout Paris admire les tableaux, les filles de l’opéra, les nymphes du palais royal et maintes grisettes de la capitale peuvent en rendre témoignage avec moi. Quoique sur le retour de l’âge et vétéran dans les travaux de Cythère, M. de Calonne a encore une énergie que plus d’un de nos élégants envierait. Une chose peu commune que j’ai remarquée en lui, c’est qu’il n’a point ce sérieux, cette taciturnité que contractent les gens qui se livrent trop fréquemment aux travaux d’esprit ; il passe rapidement du boudoir au cabinet, du cabinet dans la société, et il est dans l’un et dans l’autre ce qu’il doit être : l’homme de lettres, l’auteur se transforme en un instant en homme galant, en homme de