même qui soulevait mon âme contre
l’ex-Ministre, qui me détermina à entrer
en liaison avec lui. — Je parviendrai
peut-être à le changer, me dis-je, à en
faire un honnête homme, un bon citoyen ;
je l’engagerai à retourner en France et à
tourner ses lumières au profit de ses
concitoyens ; je tâcherai même de le réconcilier
avec M. Necker ; deux hommes
pareils unissant leurs efforts, pourraient
sans doute beaucoup pour le bien-être
de l’État. — Je rentrai chez Madame de
la Mothe, la tête remplie de cette grande
idée ; dans mon enthousiasme je me
comparais à ces anciens Romains qui se
dévouaient généreusement pour leur
Patrie.
Le lendemain je me rendis chez M. de Calonne ; il me reçut dans un de ces appartements dont on devine la destination en y entrant ; tout y respirait la volupté ; tout y contribuait à plonger les sens dans ce doux désordre si favorable aux projets de celui qui vous y reçoit. Après quelques mots d’entretien sur