pourrai rendre publics, si je donne un
jour un supplément à mon histoire. Dans
ces différents colloques, l’ex-Ministre
me regardait quelquefois avec une attention
particulière ; il me lançait de ces
coups-d’œil qu’une femme n’a jamais
de peine à interpréter : ma vanité était
flattée d’être remarquée d’un homme
qui avait joué un si grand rôle ; mais
lorsque je réfléchissais comment ce rôle
s’était terminé, et que je songeais surtout
que Calonne était l’amant de la
Comtesse, que celle-ci ne verrait pas de
bon œil que j’eusse quelques particularités
avec lui, je craignais plutôt que
je ne désirais qu’il cherchât à se lier plus
étroitement avec moi. Je regardais donc
comme un devoir d’éviter soigneusement
l’occasion de me trouver seule
avec l’ex-Ministre ; ce devoir fondé sur
la reconnaissance, n’était point pénible
pour moi ; j’ignorais que les femmes
se font un jeu de se tromper réciproquement
sur ce point, et qu’il n’est point
d’amitié, point d’attachement entre elles
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