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Seigneur Anglais ne lui faisait la cour ; l’espèce de tache imprimée sur elle empêchait sans doute l’effet de ses charmes, mais un homme moins délicat, proscrit comme elle, paraissait y être fort sensible ; je veux parler de ce Ministre trop fameux, qui prouva à la France que l’esprit et les talents ne suffisent pas pour conduire un grand Royaume, qu’il faut des vues droites, de la probité et surtout un parfait désintéressement. Ce Ministre qu’on peut comparer à la montagne qui enfante une souris, après avoir beaucoup entrepris et n’avoir rien achevé, par la raison que la confiance du peuple est le premier moyen de réussite pour un Administrateur, après avoir vu ses prodigalités, ses déprédations dévoilées, avait pris le très prudent parti de quitter la France, et s’était retiré dans ce pays de liberté, où la lie des nations et surtout des Français, a coutume de chercher un asile, dans l’espoir d’y trouver non-seulement une retraite sûre, mais encore un nouveau