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point me faire balancer à accepter cette offre, aussi le fis-je, en témoignant à la Comtesse ma reconnaissance. Le même jour je m’installai chez elle ; elle me présenta à son mari, pour la forme sans doute, car celui-ci était accoutumé depuis longtemps à suivre l’impulsion de son épouse.

La Comtesse de la Mothe est une de ces femmes dont les attraits naturels sont centuplés par cette grâce divine répandue sur toute la physionomie, cette aisance, cette agréable proportion dans toutes les parties du corps et dans les mouvements : surtout par une aimable gaieté, et ces propos fins, déliés et spirituels qui amusent autant qu’ils séduisent. Elle possède au suprême degré l’esprit d’intrigue ; est plutôt coquette par principe que par nature ; toutes ses passions, quoique vives sont subordonnées à l’ambition et à l’intérêt, aussi c’est toujours son esprit qui guide son cœur et qui en règle tous les mouvements ; cependant ce dernier n’est point