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J’avais entendu parler de la fameuse histoire du collier, de cette histoire unique dans son genre, et qui formera sans doute un des traits les plus caractéristiques dans les annales du dix-huitième siècle. Je savais que la principale héroïne, la Comtesse de la Mothe, après s’être sauvée de sa prison, s’était retirée à Londres ; dans la position où j’étais, je résolus d’aller la trouver et de lui exposer mon embarras ; je n’ignorais pas qu’elle n’était pas moins connue comme femme galante, que comme propriétaire du collier, et d’après l’analogie qu’il y avait entre elle et moi, sur ce point, j’espérais qu’elle s’intéresserait à moi. Mon espoir ne fut point trompé ; Madame de la Mothe Valois me fit le meilleur accueil ; je vis que je lui avais plu du premier abord, et je ne négligeai rien pour augmenter ses dispositions favorables. Elle me proposa de me prendre chez elle, moins comme femme de chambre, que comme fille de compagnie ; ma situation ne devait