de tristesse qui régnait sur le visage de
Morande ; il s’épuisa en remerciements ;
il me dit qu’il acceptait d’autant plus
facilement une offre que je lui faisais
de si bonne grâce, qu’il était assuré de
pouvoir me remettre le tout, dans moins
de huit jours. Je lui donnai donc mon
argent, en y joignant deux montres, un
étui et une paire de boucles d’oreille ;
dès qu’il les eut, il me quitta, en me
disant que le lendemain il viendrait
me témoigner plus amplement sa reconnaissance.
Le jour suivant Morande ne parut point ; trois autres jours s’écoulèrent sans que j’eusse aucune de ses nouvelles ; cette absence me donna des inquiétudes ; j’écrivis à mon compatriote, ma lettre fut sans réponse ; je me rendis à son logis, on me dit qu’il n’y était point ; je commençai alors à concevoir de violents soupçons et à me repentir de la folie à laquelle mon bon cœur m’avait induite. La fourberie de Jérôme me revint dans l’esprit : les