me faire les plus belles promesses, et
différait sous différents prétextes mon
entrevue avec le lord. Un matin il
entra chez moi d’un air effaré : Julie, me
dit-il, je me trouve dans le plus pressant
besoin d’argent pour faire honneur à une
lettre de change ; si je n’y satisfais pas,
je suis arrêté ; ma feuille périodique est
suspendue et ma ruine est complète ;
un ami m’a déjà prêté cent guinées, j’en
ai quarante, mais il m’en manque encore
soixante, et je ne sais où les trouver. —
La tristesse que je voyais peinte sur le
visage de Morande m’émut, et cette
émotion fut aussitôt suivie du désir de
l’obliger : Je désirerais bien avoir la
somme qui vous manque, lui dis-je, mon
empressement à vous l’offrir vous prouverait
mon affection ; voilà tout ce qui
me reste, ajoutai-je en tirant ma bourse
où il y avait encore vingt guinées, mais
j’ai quelques bijoux, ils sont à votre
service ; en les engageant vous pourrez
trouver l’excédent. — À ce discours un
rayon de joie parut couvrir l’empreinte
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