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jamais je n’ai attaché un grand prix à l’argent ; j’ai toujours su profiter des faveurs de la fortune, mais lorsque j’en ai été privée, j’ai supporté gaiement cette privation et j’ai prouvé le contraire de ce qui arrive ordinairement, savoir que la privation est plus pénible que la jouissance n’est agréable.

Du moment où je fus assurée que Spencer était perdu pour moi, je renvoyai le domestique et la femme-de-chambre qui me servaient, et je pris un logement plus modeste. Je passai quelques semaines dans l’attente d’un heureux hasard qui me procurât un nouvel amant ; j’allais souvent au spectacle et dans les promenades publiques, mais l’Angleterre n’est pas comme la France, la fortune et l’amour n’y sourient pas aussi facilement que dans ce dernier Royaume : ce que j’eus trouvé peut-être à ma première sortie à Paris, je le cherchai inutilement pendant deux mois à Londres. Les Anglais, extrêmes en tout, le sont aussi sur le chapitre de