êtes, quoiqu’on en dise, la première
nation de l’Europe ; vous l’étiez du
moins avant la journée du 14 juillet
1789, mais les Français, par le noble
courage qu’ils ont déployé, par cet
amour de la liberté qui a fructifié en eux
d’une manière aussi rapide qu’étonnante,
et les a portés à des entreprises
hardies et presqu’inconcevables, les
Français ont franchi en une journée
l’intervalle qui les séparait encore de
vous. Vos égaux par le génie et les
lumières, ils le sont devenus tout d’un
coup par l’énergie ; ce pas a été un pas
de géant ; ç’a été un effort sublime, un
passage rapide du néant à l’existence,
puisqu’on peut dire que l’esclavage est
le néant moral de l’homme, et la liberté
son existence active. Prenez garde,
Anglais, qu’un nouveau pas ne les élève
encore au-dessus de vous ; après ce que
les Français ont fait, il n’est rien qu’ils
ne puissent faire. Non, les fastes de
l’univers n’offrent rien de semblable à la
révolution qui vient d’avoir lieu en
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