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Le spectacle qu’offre une ville dont les mœurs, les usages, le caractère national sont si différents de ceux de ma nation, occupa toute mon attention pendant les premiers jours de mon séjour à Londres ; cette circulation continuelle d’un peuple immense, le costume des hommes et des femmes, la vue des différents quartiers, des places, des édifices publics me procuraient la diversion la plus agréable. Mon amant venait me voir tous les jours, mais il ne sortait jamais avec moi ; ce qu’il m’avait dit de la sévérité de son père faisait que je ne trouvais rien d’étonnant dans cette conduite. Quelques mois s’écoulèrent avant que rien vînt troubler notre intimité : Spencer était toujours aussi tendre, aussi empressé, aussi généreux : je menais la vie la plus douce ; outre un appartement des plus élégants, et une table bien servie, j’avais un domestique et une femme de chambre ; lorsque je sortais, une voiture de remise était à mes ordres ; enfin mon amant ne me

  
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