que trop souvent que ces jeunes gens
ne retirent aucun avantage de leurs
voyages, qu’ils ne recueillent que les
ridicules des nations qu’ils ont visitées,
sans revenir plus instruits des usages de
ces nations, de leurs mœurs, de leur
constitution. M. Spencer était dans ce
cas, et je dus rabattre beaucoup de la
haute opinion que je m’étais formée de
lui. Avec un physique très ordinaire, il
avait peu de dispositions naturelles ; si
son éducation avait été soignée, il paraissait
du moins qu’il en avait très peu profité ;
ses voyages avaient été pour lui
plutôt une partie de plaisir, qu’un projet
formé de s’instruire, aussi n’en avait-il
retiré d’autre fruit que quelques connaissances
topographiques : il ne connaissait
de Paris que ses principales
rues, les spectacles, le palais-royal et les
filles de l’opéra ; celles-ci surtout l’avaient,
disait-il, beaucoup amusé. On lui aurait
fait inutilement des questions sur d’autres
objets un peu plus importants à
connaître pour un homme qui voyage
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