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une sotte si je manquais l’occasion qui se présentait.

J’ose dire cependant que ce ne fut point l’intérêt seul qui me détermina ; j’ai déjà fait voir combien de patriotisme régnait dans mon cœur, combien la liberté avait d’attrait pour lui ; la connaissance d’un Anglais, une liaison intime avec un homme libre, dont je me plaisais à me peindre le caractère franc, ouvert et noblement fier, me flattait singulièrement ; je me promettais de fortifier mes principes avec un pareil homme, d’ajouter à mes connaissances par les siennes, et de pomper pour ainsi dire, de ce corps libre, des esprits de liberté qui, en s’identifiant aux miens, leur donnassent une nouvelle énergie.

Résolue comme je l’étais de me lier plus intimement avec le jeune Breton, j’employai toutes les ressources de la toilette pour relever mes charmes et augmenter l’intérêt que je lui avais inspiré, à la seconde visite qu’il devait me faire. Ces efforts ne furent pas sans