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accueillies avec plaisir, car jamais je ne sortais de ces sortes d’assauts que meurtrie, égratignée, pincée, dans les vigoureux élans de leur grosse gaîté, et cependant je ne haïssais pas d’être tourmentée.

Il est à croire que pour une jeune fille dont le physique et le cœur s’entrouvrent au besoin… d’aimer, l’approche d’un homme opère une telle sensation physico-sentimentale qu’elles oublient jusqu’au dégoût même que l’attaquant peut inspirer.

La Bruyère a dit quelque part que, pour beaucoup de femmes de très haute importance, un maçon était un homme. Il en est de même pour les jeunes filles, et si cet homme choisit heureusement le temps, le lieu, les circonstances, il est indubitable qu’il remportera facilement sur elles une victoire complète : bien entendu que nous ne parlons ici que de l’instant de surabondance d’esprits vitaux et spermatiques qui pour la première fois frappent, échauffent, em-