nous nous donnâmes pour mari et
femme ; quoique nous fussions assez
fatigués de la route, le sommeil ne
remplit pas tous les instants de cette
nuit, et je ne me levai pas sans avoir
reçu de nouvelles preuves qu’un moine
est bon à quelque chose.
La liaison intime que je venais de former avec le père Jérôme, ne me permettant pas d’avoir rien de caché pour lui, je lui fis part de ma petite fortune et lui montrai les différents bijoux que j’avais reçus de M. van Rennen. Il parut fort satisfait de me voir tant de choses précieuses ; je ne me bornai point à cela ; je lui donnai vingt-cinq louis pour augmenter sa garde-robe et s’équiper d’une manière qui pût entrer en parallèle avec ma mise. Les premiers jours que nous passâmes ensemble s’écoulèrent dans ce doux contentement, cette plénitude de jouissance qui ne laisse rien à désirer. Au commencement d’une liaison fondée sur le plaisir, tout est délices ; outre l’attrait piquant de la