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témoigné combien j’étais sensible à son état : Père Jérôme, lui dis je, si deux compatriotes se doivent réciproquement des secours en pays étranger, à plus forte raison deux personnes qui ont eu des relations ensemble. Il n’a pas tenu à vous que ces relations ne fussent plus intimes, ajoutai-je en riant, mais elles suffisent à mon cœur pour me déterminer à vous donner toutes les preuves d’amitié qui sont en mon pouvoir ; vous êtes sans le sou, moi j’ai la bourse bien remplie, il est tout naturel que je vous défraye ; venez avec moi à Rotterdam, et ne soyez nullement inquiet sur votre sort.

Le père Jérôme me remercia dans les termes les plus propres à me prouver sa reconnaissance ; une seconde bouteille de Bourgogne que je fis venir, contribua encore à bannir son chagrin, et bientôt il fut de la meilleure humeur. Comme il était à pied et que j’avais une voiture, il était tout simple que je lui offrisse une place ; il l’accepta sans